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23juil. 2012

Cyber-défense et cyber-sécurité

Le blog EGEA publie un article pour explorer les différences entre cyber défense et cyber sécurité [1]. Pour autant, si l'angle d'étude de M. Kempf est intéressant (il décortique les notions sous le prisme de l'ordre public, l'économie, et la technologie). Il ne permet peut être pas selon nous de bien expliquer les nuances entre ces termes.

Dans celui-ci Olivier Kempf écrit:" La cyber-sécurité se comprend alors comme la lutte contre la cybercriminalité".

Cette affirmation laisserait penser que la sécurité renvoie toujours à une forme de "police".

D'abord si l'on retient la classification des cyber-menaces selon les trois types suivants:

  1. criminels (leur but=argent, y compris l'espionnage industriel);
  2. "hacktivists" (but=partager/imposer une opinion, des idées) et enfin:
  3. états (but=contrôle au sens large ce qui inclue coercition)

alors l'affirmation de M. Kempf parait incomplète. Ensuite, l'assertion selon laquelle:

la sécurité est un état dont la défense est le moyen

nous semble plus fidèle à la compréhension des choses[2]. Depuis la publication du livre blanc, la distinction entre défense (armées) et sécurité (qui relève davantage de la police, la sécurité civile, les pompiers...) a déjà été critiquée[3].

Ainsi la cyber-sécurité est un état (souhaité, réalisé,...) et parmi elle la cyber-défense peut être définie comme la mise en œuvre par une entité politique de la protection de ses intérêts.

A l'heure où dans la sphère occidentale, nous avons tous davantage de chances d'être victime d'une cyber-attaque que d'une attaque physique; nous aimerions, en guise d'ouverture, lancer un pont vers Michel Foucault et sa biopolitique.

En effet il nous semble qu'à côté d'une forme d'exercice du pouvoir qui porte, sur la vie des gens, sur des populations, il faille s'attendre à l'émergence d'une cyber-politique, garantissant -à quel prix?; notre sécurité dans l'univers virtuel.

Notes

[1] Pour rendre justice au travail d'Olivier Kempf qui anime le blog EGEA, lire cet excellent article d'introduction également

[2] C'est également l'opinion d'un commentateur inspiré qui cite une source partageant cet avis

[3] une critique agacée de la confusion des genres ici

06avr. 2012

Vague répressive sur les réseaux sociaux chinois

Flag_of_China.pngLa chine s’est encore illustrée ces derniers jours dans le contrôle d’internet. A la suite de rumeurs propagées par les réseaux sociaux locaux QQ, et Weibo[1], l’autorité de contrôle d'internet a suspendu les commentaires jusqu’au 3 avril. L’internet chinois est d’ores et déjà parmi les plus contrôlés. Des sites comme Youtube, Facebook, ou le service Twitter sont inaccessibles. Cette fois, le pouvoir a tenté de bloquer des rumeurs de «coup d’état» à la suite du limogeage de Bo Xilai, un cadre du parti qui prétendait au pouvoir suprême, et de messages faisant état de coup de feu et de mouvements de blindés à Pekin.

Depuis la fin de l’année, les autorités ont ordonné aux utilisateurs de Weibo de s’inscrire sous leur identité réelle, coupant court à toute possibilité de pseudonyme, et donc à l’anonymat.

Il est marquant de noter que l’agence Chine nouvelle a fait état d’une campagne baptisée «Brise de printemps» pour désigner une opération de cyber-répression depuis février; le bilan fait état de l’interpellation de 100 suspects, de la suppression de 200.000 messages et l’avertissement de 3000 sites.

Cette "brise" amènera t-elle de la douceur, ou du ressentiment ?

Note

[1] 300.000 utilisateurs

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